Jan Fabre

Sanguis/Mantis

Pour sa seconde exposition à la Galerie Daniel Templon, le plasticien flamand Jan Fabre a choisi de présenter trois sculptures (2001-2003), accompagnées d’un corpus de « blood drawings » jamais exposés en France.

Outre ses multiples activités comme metteur en scène, chorégraphe, réalisateur d’opéras, auteur et scénographe, Jan Fabre réalise en tant qu’artiste plasticien, des sculptures fantastiques, souvent inspirées par le monde animal. Dans « Sanguis / Mantis » (mante religieuse), Jan Fabre transforme des armures en animaux hybrides, moitié chevalier, moitié insecte. Il reprend par là les thèmes chers à son œuvre : l’univers des insectes, la métamorphose ou la guerre. Jan Fabre considère souvent ses sculptures comme des corps spirituels « le corps en tant qu’enveloppe, vide mais plein de souvenirs ». Ses armures vides se dressent comme des témoignages et définissent une image de l’homme utopique, immuable, qui tel un insecte mutant résiste aux pressions du temps.

Ses sculptures ont également été conçues comme des « costumes de scène ». « Sanguis/Mantis » exposée dans la petite salle a été portée par Jan Fabre lors de sa performance au Festival des Polissonneries à Lyon en 2001. Les deux autres armures sont destinées à une performance de Jan Fabre avec Marina Abramovic, qui se tiendra dans divers musées et festivals en 2003-2004

En parallèle des sculptures, Jan Fabre expose un ensemble de dessins – « Blood Drawings » – réalisés entre 1978 et 2002. Les premiers ont été achevés en 1978, quand Jan Fabre n’avait que 20 ans, lors d’une performance individuelle. Dessinées avec son propre sang, ces œuvres annoncent déjà l’évolution de son travail à venir : la présence du corps, sa propre conscience physique, la frontière entre vie et mort.

Les dessins expriment son désir de création spontanée. Loin d’être des études, ils constituent le résultat direct de la réflexion critique de l’artiste. Ils débutent souvent à partir de taches de sang, et se transforment en insectes, figures inquiétantes, mots prophétiques ou phrases aux accents autobiographiques. Comme l’écrit Jan Fabre, « Dessiner est une métamorphose de signes qui changent d’aspect comme des insectes. Une métamorphose qui se répète tout le temps. Il n’y a pas de fin, pas de début, une sensation d’arriver et de passer et d’être toujours en route de marée basse et de marée haute ». Les dessins de la série « Sanguis/Mantis » font l’objet d’une publication aux éditions de l’Arche à paraître en mars 2003.

L’artiste

Jan Fabre est né en 1958 à Anvers en Belgique où il vit et travaille. Homme de théâtre et chorégraphe internationalement reconnu, Jan Fabre développe depuis vingt ans une œuvre plastique autour de matériaux divers : sang, encre bic, élytres de scarabées, os, animaux empaillés, marbre. Grand dessinateur, Jan Fabre réalise des sculptures et des installations qui explorent la question de la métamorphose, le dialogue entre art et sciences, le rapport de l’homme à la nature ou encore la question de l’artiste comme guerrier de la beauté.

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