Seede
Pour sa toute première exposition dans l’espace parisien de la galerie Templon, le peintre Alioune Diagne, sélectionné pour représenter le pavillon sénégalais à la biennale de Venise 2024, dévoile une sélection de huit tableaux sur le thème de la migration clandestine en mer.
« Alioune Diagne’s quest for meaning and identity is reflected in every brushstroke. His commitment to his art goes beyond mere aesthetic creation to become a way of giving a voice to the voiceless and reminding the world of the challenges many communities are facing »
Excerpt from the interview with Pierre de Montesquiou for Our Choices.
Alioune Diagne a recours à une technique qu’il a mis au point et progressivement affinée : de petits modules, qu’il nomme « signes inconscients », s’agrègent les uns aux autres pour constituer une cohérence figurative finale. A partir de ces signes, réminiscences de calligraphies disparues, il compose de manière complexe des tableaux dynamiques qui dépeignent le quotidien au Sénégal, comme celui de la diaspora africaine à travers le monde.
Pour « Seede » qui en wolof signifie « Le témoignage », Diagne a arpenté pendant des semaines les côtes du Sénégal. Les toiles se font l’écho de ces récits de vie de pêcheurs locaux qui, munis d’une pirogue et d’un filet pour seul outil de travail, se voient confrontés à une industrialisation étrangère grandissante autour du commerce de la pêche.
« Pour survivre », explique Alioune Diagne, « certains d’entre eux ont dû abandonner ce savoir-faire ancestral pour se tourner vers des pratiques illégales, celles des passeurs».
Un bleu profond et quelques filets de pêches qui recouvrent les parois et ornent le sol de l’espace parisien donnent à l’exposition une dimension immersive voire dramatique. « Je veux parler de ces sujets » poursuit-il, « l’émigration est aujourd’hui encore, une douloureuse réalité. Jusqu’à maintenant le succès d’une vie ne s’envisageait qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Je veux montrer aux jeunes générations qu’il peut y avoir un avenir en Afrique. »
Né en 1985 à Kaffrine au Sénégal, Alioune Diagne vit et travaille au Sénégal et en France. Après des études à l'École des Beaux-Arts de Dakar en 2008, Alioune Diagne développe une écriture imaginaire, langage universel et récit intime de fragments de sa vie à Dakar et de ses voyages. Artiste engagé, il ouvre la voie à une exploration approfondie des grands enjeux du monde actuel : l'écologie, la place des femmes dans la société, le racisme ou encore les notions de transmission et de patrimoine. Depuis 2011, son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives en Europe, en Afrique et en Asie,
dont « Sink or Swim », 11ème Biennale de Dakar, Villa Spivey, Dakar, Sénégal, 2014 ; « Itinéraire en Couleurs », Espace Jean Drevon, Saint-Jean-de-Bournay (France), 2014 ; l’exposition hors-les-murs d’Art Basel, 2017, Bâle ; « Un nouveau regard », Aoste, Italie, 2017. Son œuvre fait également partie de la collection nationale du Sénégal depuis 2019. En 2022, l’œuvre de Diagne est présentée dans une exposition de la biennale Dakar 2022 au Grand théâtre de Dakar. Lauréat du Norval Foundation’s Public Vote Prize en 2023, il est également exposé aux Pays-Bas dans le cadre de l'exposition collective « Africa Supernova » ainsi qu’aux musée des Beaux-Arts de Rouen avec une exposition personnelle « Ndox-Glint ». En janvier 2024, son travail a été exposé dans « Seede » à la galerie Templon à Paris et en avril 2024, il a eu l’honneur de représenter le pavillon sénégalais dans « Bokk – Bounds » lors de la 60ème Exposition d’Art Internationale – La Biennale di Venezia. Il est représenté par la galerie Templon depuis 2022.