Martial Raysse

Œuvres récentes

À l’occasion de son soixantième anniversaire, la galerie Templon inaugure l’année 2026 avec la toute première exposition qu’elle consacre à l’artiste Martial Raysse, révélant l’aboutissement d’une décennie de travail.

Près de trente oeuvres récentes, parmi lesquelles figurent plusieurs productions monumentales, investissent ainsi les espaces du 28 rue du Grenier-Saint-Lazare.

Pour cette deuxième grande exposition en dix ans – depuis la rétrospective que lui avait dédiée le Centre Pompidou en 2014 – Martial Raysse déploie des toiles d’une densité saisissante. Trois vastes formats, flirtant avec l’ambition et la dramaturgie de la peinture d’histoire, dialoguent avec une série de figures féminines allégoriques. Parmi elles, Le Grand Jury (2022), La Peur (2023), longue de quatre mètres et traversée par des réminiscences de la guerre en Ukraine ainsi que par des souvenirs d’enfance de l’artiste, et son pendant féerique La Paix (2023), vaste fresque de cinq mètres dévoilée lors d’Art Basel Paris en octobre dernier.

Durant ces années de recherche, Martial Raysse a engagé un dialogue soutenu avec les maîtres anciens. La Peur et La Paix résonnent ainsi avec les panneaux que Picasso avait conçus pour la chapelle du château de Vallauris, tout en rendant hommage à d’autres figures tutélaires, telles que Jean Fouquet ou Nicolas Poussin.Les cohortes de visages mi-rayonnants, mi-amers qui peuplent aujourd’hui l’espace de la galerie témoignent d’un sens aigu de la composition et d’une attention constante portée à la symbolique des gestes. Un chat noir, une main fleurie, un poignard tapi dans l’ombre : chez Raysse, chaque détail compte. Il nous fait glisser d’un récit à l’autre, multipliant les niveaux de lecture et révélant, par strates successives, les tensions et les enjeux du monde contemporain.

Reconnue internationalement, l’oeuvre de Martial Raysse continue d’étonner, de se réinventer et de marquer, encore et toujours, l’histoire de l’art. En présentant aujourd’hui ces oeuvres récentes, Templon met en lumière les derniers accomplissements d’un artiste qui n’a jamais cessé d’observer, d’expérimenter et de remettre son ouvrage sur le métier. Conçues à distance des modes comme des injonctions, ses apocalypses lumineuses disent la farce, parfois le chaos, d’une humanité en mouvement.

Ô Léa !

Détails

L’artiste

Né en 1936 à Golfe-Juan, précurseur du Pop Art français, Martial Raysse crée des images qui transcendent la banalité de la vie. Fortement marqué par la publicité, il se détourne d’un art de la réalité pour déceler la vitalité sous-jacente d’objets et d’images du quotidien. Sa réflexion évolue tout au long de sa carrière et prend différentes formes : peinture, néon, assemblage ou encore vidéo. Membre du nouveau réalisme au début des années 1960, Martial Raysse est rapidement reconnu pour son art novateur et représente la France lors de la Biennale de Venise de 1966. Remettant en question son intérêt pour l’univers pop à la suite des événements de Mai 68, il se détourne rapidement de « l’esthétisme formel ».

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