Ed & Nancy Kienholz

Ed & Nancy Kienholz

Représentante exclusive de l’oeuvre d’Ed & Nancy Kienholz en Europe, la galerie Templon présente pour la première fois à Bruxelles, ces figures historiques du pop art américain.

Vue d’exposition, Ed & Nancy Kienholz, TEMPLON Bruxelles, 2022
Vue d’exposition, Ed & Nancy Kienholz, TEMPLON Bruxelles, 2022

Dans une mise en scène spectaculaire, l’exposition rassemble des installations réalisées entre 1978 et 1994. Brouillant les codes de la sculpture, elles agissent à la manière de tableaux tridimensionnels faits d’assemblages d’artefact, et plongent le spectateur au coeur d’un univers dérangeant, entre fascination et répulsion. Ces oeuvres à quatre mains opèrent une dénonciation virulente et engagée des travers de la société américaine : outrance consumériste, racisme ordinaire, sexisme, violence institutionnelle et hypocrisie religieuse.

L’exposition s’ouvre sur « The Pool Hall » (1983) et « The Rhinestone Beaver Peep Show » (1978), deux oeuvres majeures interrogeant l’exploitation des femmes et la marchandisation des corps. Dans une Amérique traumatisée par l’engagement militaire en Corée puis au Vietnam, ils s’attaquent avec la même férocité à l’exploitation de la jeunesse comme chair à canon ( « The Grey Man’s Parade »).

Aucun débat n’est écarté. Avec « Useful Art n. 2 (cabinet & Toaster) », une cuisinière équipée figée dans sa poussière et dans son temps, ils s’élèvent contre un idéal de consommation d’une Amérique en pleine apogée capitaliste. A travers la série des J.C., mystérieux crucifix de bric et de broc, ils condamnent la dévotion religieuse aveugle d’une société désabusée.

Si l’oeuvre des Kienholz dévoile une vision impitoyable et à contre-courant d’une Amérique désenchantée, elle n’en laisse pas moins derrière cette rage sourde, la possibilité d’y voir une interprétation plus subtile et élusive : « Kienholz utilisait pourtant la dureté et la tragédie de la vie comme une façon de faire reluire cet univers bas et populaire, dans lequel le rebus et le sale, la dépravation et la crasse représentent une beauté nouvelle et surprenante. » – Germano Celant (Critique d’art).

Still Dead End Dead I, 1987

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