Ed & Nancy Kienholz

Ed & Nancy Kienholz
13 janvier - 26 février 2022
Brussels


Sélection d'œuvres
Communiqué de Presse -




Représentante exclusive de l’œuvre d’Ed & Nancy Kienholz en Europe, la galerie Templon présente pour la première fois à Bruxelles, ces figures historiques du pop art américain.

Dans une mise en scène spectaculaire, l’exposition rassemble des installations réalisées entre 1978 et 1994. Brouillant les codes de la sculpture, elles agissent à la manière de tableaux tridimensionnels faits d’assemblages d’artefact, et plongent le spectateur au cœur d’un univers dérangeant, entre fascination et répulsion. Ces œuvres à quatre mains opèrent une dénonciation virulente et engagée des travers de la société américaine : outrance consumériste, racisme ordinaire, sexisme, violence institutionnelle et hypocrisie religieuse.

L’exposition s’ouvre sur « The Pool Hall » (1983) et « The Rhinestone Beaver Peep Show » (1978), deux œuvres majeures interrogeant l’exploitation des femmes et la marchandisation des corps. Dans une Amérique traumatisée par l’engagement militaire en Corée puis au Vietnam, ils s’attaquent avec la même férocité à l’exploitation de la jeunesse comme chair à canon ( « The Grey Man’s Parade »). Aucun débat n’est écarté. Avec « Useful Art n. 2 (cabinet & Toaster) », une cuisinière équipée figée dans sa poussière et dans son temps, ils s’élèvent contre un idéal de consommation d’une Amérique en pleine apogée capitaliste. A travers la série des J.C., mystérieux crucifix de bric et de broc, ils condamnent la dévotion religieuse aveugle d’une société désabusée.

Si l’œuvre des Kienholz dévoile une vision impitoyable et à contre-courant d’une Amérique désenchantée, elle n’en laisse pas moins derrière cette rage sourde, la possibilité d’y voir une interprétation plus subtile et élusive : « Kienholz utilisait pourtant la dureté et la tragédie de la vie comme une façon de faire reluire cet univers bas et populaire, dans lequel le rebus et le sale, la dépravation et la crasse représentent une beauté nouvelle et surprenante. » – Germano Celant (Critique d’art).

Edward Kienholz est né à Fairfield, dans l’état de Washington, en 1927. Artiste autodidacte, il fonde à Los Angeles, en 1957, la mythique Ferus Gallery avec Walter Hopps. En 1961, après sa première exposition personnelle au Musée de Pasadena en Californie, il est invité, avec d’autres artistes de la côte ouest à participer à l’exposition « The Art of Assemblage » au MoMA de New York. Dans cette exposition qui fera date, ses œuvres sont placées en regard d’œuvres de Picasso, Schwitters, Duchamp ou Cornell. En 1966, son exposition au LACMA de Los Angeles crée le scandale. En 1972, il rencontre Nancy Reddin Kienholz, née en 1943 à Los Angeles. Ed et Nancy se marient la même année et il s’instaure entre eux une collaboration artistique et intellectuelle intense. En 1973, pour des raisons politiques notamment, le couple quitte Los Angeles pour s’installer à Berlin et partage pendant plus de vingt ans son temps entre la capitale allemande et l’Idaho. Toutes les œuvres seront co-signées par les deux jusqu’à la disparation d’Edward Kienholz en 1994. En France, leur travail a fait l’objet d’une exposition au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris (1970) et d’une importante rétrospective au Centre Georges Pompidou à Paris (1977). Une grande rétrospective a été présentée au Whitney Museum of American Art de New York (1995), puis au Museum of Contemporary Art à Los Angeles et à la Berlinische Galerie à Berlin (1996-1997). Au cours de ces dernières années, leur travail a fait l’objet de nombreuses expositions institutionnelles, notamment à la Fondazione Prada (2016-2017), à la Schirn Kunsthalle à Francfort, au Museum Tinguely à Bâle (2011- 2012), au Los Angeles Museum County of Art à Los Angeles, au Louisiana Museum à Humlebaek (2011- 2012), et au ICA Miami (2017-2018).