« Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. »

Guy Debord, La Société du Spectacle (1967)

« Montée des nationalismes, lockdowns, émeutes dans les rues, cinq millions de likes pour un chat qui joue du piano, Coronavirus, violences policières, l’Homme en route pour Mars, cancel culture, enfants enfermés dans des cages, changement climatique sur le point de non-retour, rediffusion des Muppets et un muppet sans doute de retour pour la présidentielle dans quatre ans…

Les news nous arrivent au creux de la main 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Et on a celles dont on a envie, de la couleur qu’on veut.

Et les news sont mauvaises, nous submergent et nous désensibilisent. L’infotainment surgit « über alles » rendant floue la frontière entre vérité et fiction, information et propagande, essentialité et banalité, démocratie et hypocrisie. Pourtant je suis accroc, je crois qu’on l’est tous.

Et comme pendant la grande dépression des années 30 où les gens avaient envie de regarder Fred Astaire et Ginger Rogers virevolter dans des décors scintillants et vivre dans un monde rêvé, moi aussi je ressens le besoin de créer mon propre monde où m’échapper et essayer de donner du sens à tout ça. Un monde construit à coup de fragments de récits du quotidien de ma génération et de ma mélancolie pour un hier sans soucis.

Un temps suspendu entre le monde de l’enfance et de l’âge adulte, entre innocence et corruption. Un monde rempli de questions mais sans réponses. Un monde où le futur semble déjà vieux.

En prenant le Zeitgeist d’aujourd’hui et en le fracassant sous forme de peintures murales, de sculptures et d’installations défragmentées, j’essaie de capturer le désespoir et la répulsion de ma jeune génération et donner un coup de batte de baseball à tout le reste. » ROBIN KID (a.k.a. THE KID)