Jonathan Meese

L’Amour

Après avoir exposé à Berlin, Vienne, et New York, le peintre allemand Jonathan Meese fait ses débuts en France à la galerie Daniel Templon avec un ensemble de peintures récentes.

Après avoir exposé à Berlin, Vienne, et New York, le peintre allemand Jonathan Meese fait ses débuts en France à la galerie Daniel Templon avec un ensemble de peintures récentes.

Souvent qualifié de provocateur, Jonathan Meese s’est fait connaître depuis 1998, grâce à ses performances et installations spectaculaires. Fasciné par les « débris culturels » d’une société sur-consommatrice d’images, Jonathan Meese accumule dans ses installations labyrinthiques, objets de la vie courante, mannequins, posters des années 70, graffitis, écrits et photos. Objets trouvés aux puces ou dans la rue, images empruntées à des films ou de vieilles revues, tout est intégré dans des espaces où l’artiste lui-même se met en scène. Depuis 1998, son imagerie éclectique ne cesse d’enfler : de Wagner à Bacon en passant par Yves Saint Laurent, Ezra Pound, Björk, les films de Stanley Kubrick, Staline, Godzilla ou Heidegger. L’artiste lui-même se fond sans cesse de nouvelles identités hybrides : Dr. Cyclops (héros d’un film des années 40), Batlhysmeese (inspiré du peintre Balthus), le Van Gogh de 1924 ou bien le Maldoror de Lautréamont. L’artiste déclare ainsi : « J’exhume pour consumer, mon corps est le réacteur d’une immense expérience de recyclage des déchets d’un monde pollué et d’images intoxiquées ».

Les toiles de Jonathan Meese sont à l’image de ses installations. Recouvertes d’épaisses couches de peinture à l’huile, elles mêlent dans des compositions chaotiques et flamboyantes, toutes sortes d’icônes inquiétantes, dictateurs, super héros ou vampires. L’artiste lui-même fasciné par les autoportraits se représente souvent sous les traits déformés de héros réels ou fictifs, créant ainsi une étrange mythologie autour de son propre personnage. Jonathan Meese essaie ainsi de réaliser ce qu’il nomme des « peintures de l’Etat » qui accumulent symboles du pouvoir (croix de fer allemande, insignes des pharaons etc.) et développent ainsi une réflexion sur la puissance, l’individu, et la possibilité de régénérescence par la peinture.

Ses oeuvres semblent vouloir absorber tout le poids de la tradition picturale allemande de l’expressionnisme à Baselitz. Elles évoquent tout à la fois les actionnistes viennois par leur goût provocateur des détails sanglants et sexuels ; les néo-expressonnistes, par leur obsession du passé le plus noir de l’Allemagne ; et même Joseph Beuys par la création d’une mythologie personnelle presque narcissique.

 

L’artiste

Né en 1970 à Tokyo, Jonathan Meese est allemand et vit à Berlin. Il a développé une œuvre inclassable, entre expressionnisme et actionnisme, qui associe peinture, sculpture, installation et performance. Mêlant références historiques, légendaires, de science-fiction, sa mythologie personnelle convoque des personnages aussi variés que Fantomas, Maldoror ou Staline ; autant d’avatars de l’identité de l’artiste. Son œuvre appelle à la « dictature de l’art ».

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