Frank Stella

Oeuvres récentes

Des œuvres défiant la catégorisation
Peinture ou sculpture ? Les œuvres de Frank Stella défient toutes les catégorisations traditionnelles.
La Galerie Templon présente 6 monumentales « peintures/sculptures » murales de Stella .
Ces « peintures reliefs » ont été réalisées entre 2000 et 2001. Les œuvres exposées marquent le retour récent de l’américain vers une technique plus classique, s’inspirant des peintures des hommes des cavernes. Nous connaissons tous la passion persistante de l’artiste pour la peinture à la règle et au compas. Cette dernière contestait et menaçait d’enterrer celle de De Kooning et de Pollock.

Les fouilles de l’Anatolie « contrefaite »
Au début de ce nouveau millénaire, Stella surprend encore son public en revenant vers une source prolifique, celle de l’archéologie. Cette dernière n’est pas utilisée par l’artiste scientifiquement. Il se réapproprie les caractéristiques qu’il apprécie comme le mariage de surfaces bosselées et de surfaces planes, la superposition des formes et des couleurs. Cette admiration de la grandeur des peintures préhistoriques se retrouve dans les œuvres aux titres évocateurs des sites archéologiques de Turquie comme Hacilar, Mersin ou Neonikomedia. Ces dernières ne sont pas limitées par l’espace d’un cadre, mais semblent pouvoir se développer indéfiniment. Elles sont comme des séquences scéniques aux couleurs chatoyantes qu’on aurait extraites des cavernes.
Le peintre âgé maintenant de 71 ans montre un réel enthousiasme pour ces peintures rupestres qui stimulent et renouvellent son art. En 1999, dans une lettre à sa femme, il écrit qu’elles peuvent rivaliser avec la peinture de la Renaissance y compris celles de la Chapelle Sixtine.

La révélation d’une nouvelle peinture
Stella s’imprègne des peintures murales des cavernes de l’Anatolie pour en décliner diverses séries comme Hacilar (Hacilar Level II ; Hacilar Level VIII; Hacilar Level IV). La référence au Néolithique est nouvelle, mais le même sujet avec des variantes ne l’est pas car son œuvre est marquée par cette récurrence. Il aime explorer un thème inlassablement.
Dans ces œuvres récentes, il utilise la résine et vaporise la peinture sur une surface accidentée en aluminium fondu lui permettant de créer ainsi un extraordinaire chaos qui forme un semblant de monde organique. Les couleurs vives « artificielles », employées généralement par Stella deviennent dans ces « peintures/sculptures » plus proches de la gamme chromatique naturelle.
Enfin, par ce biais, Stella cherche sans doute à retrouver l’origine des choses et à revitaliser la peinture abstraite notamment celle inaugurée dès le début des années 60 par les artistes du Color Field (Morris Louis, Jules Olitski, Keneth Noland,…)

L’artiste

Né en 1936 à Malden dans le Massachusetts aux États-Unis, Frank Stella vit et travaille à New York. D’abord influencé par l’expressionisme abstrait, il en rejette finalement le lyrisme. Frank Stella est l’une des figures de proue de la peinture minimaliste des années 1960, se consacrant aux rapports entre forme et couleur. Créateur des « toiles découpées », dont la forme sort de la géométrie classique, la tridimensionnalité de ses peintures évolue jusqu’à l’amener à faire de véritables sculptures dans les années 1980.

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