Un printemps à Paris

Un printemps à Paris

Nous entrons dans une époque de récupération, de totalisation de toutes les expériences esthétiques (parfois résolument contradictoires) qu’a connut le XX ème siècle. Une époque de vulgarisation, de diffusion où, à trente ans d’intervalle, les découvertes de quelques “happy few” se revivent au niveau populaire. A l’enthousiasme futuriste du début du siècle, à l’universalisme du “Bauhaus” fait aujourd’hui écho une croyance aveugle au progrès scientifique bercée par le récit d’exploits astronautiques. L’attente confuse de “mutations” au niveau planétaire, qui permet à certains de declarer désuète toute tentavive d’expression individuelle, est sans doute ce qui aide le mieux à fermer  les yeux sur les insuffisances du présent. Avril 1966, c’est le moment où les pays socialistes ayant compris depuis peu que le réalisme ne s’identifie pas avec l’art dirigé, certains artistes des pays capitalistes, pour peindre leur horreur de la guerre au Viet-Nam se réfèrent à la fois au Guernica de Picasso et aux Boom et aux Whaam des bandes dessinées…

De cette confusion, à vrai dire assez troublante, n’émergent, il n’y a rien là de très nouveau, que certaines individualités capables de choisir, dans l’arsenal des positions offertes à l’artiste d’aujourd’hui, celle qui leur permettra le mieux de s’exprimer, et n’ont d’autre souci que de la suivre jusqu’au bout. C’est bien la voie qu’ont adopté les sept jeunes peintres réunis pour l’inauguration de la toute neuve galerie d’Elme. Seul trait commun, la plus rigoureuse non-figuration. En particulier des personnalités déjà très affirmées, représentant Presque tout l’éventail des possibilités offertes par “l’abstraction”, de la peinture gestuelle à la géométrie, en passant par le collage et le “paysagisme abstrait”.
Il faudra se souvenir qu’en avril 1966, à Paris…

UN PRINTEMPS A PARIS
21 avril – 21 mai 1966
Exposition présentée par Marc Albert-Levin

L’artiste