Michel Tyszblat

On dit que Kandinsky découvrit un jour la peinture abstraite en regardant un tableau qui était à l’envers et sur lequel le soleil jouait. Simple n’est-ce pas ? Mais génial comme la pomme de Newton ou la terre de Galilée, personne encore n’y avait pensé. Depuis, pourtant, la terre tourne, le pommes tombent en respectant fidèlement les lois de la pesanteur et les peintres sont obligés de se mettre la tête à l’envers pour nous peindre de choses abstraites et nous éclabousser du grand soleil qu’ils ont là. Reprenons. Les pommes tombent. La terre tourne, tourne. Les têtes tombent comme des pommes, les pommes de terre…

Mais, qu’est-ce que je raconte, faut-il que la tête me tourne, voilà que les pommes dansent la carmagnole, elles n’obéissent plus aux lois de la lévitation. Allons, reprenons. Cézanne peignait des pommes. Michel Tyszblat, on lui lèche la pomme, on lui épluche sa pomme, il la croque, mais il ne la peint pas. Je mets tous les auteurs de l’ancien et du Nouveau réalisme au défi de trouver dans sa peinture la moindre pomme.

Marc-Albert Levin: Texte du catalogue, mai 1968

L’artiste