Le hasard dans les opinions
Pour la première fois, le peintre Flamand Jan Van Imschoot dévoile ce printemps une facette inédite de son œuvre : 45 dessins rendant en hommage à des figures majeures de la littérature française.
Reconnu aujourd’hui comme un des grands noms de la peinture contemporaine belge, Jan Van Imschoot maître auto-proclamé de « l’anarcho-baroque », déploie dans ses grandes compositions à l’huile, une réinterprétation audacieuse et cultivée de l’héritage des grands maîtres, mêlant réflexions formelles et philosophiques sur l’histoire de l’art, du Tintoret à Luc Tuymans, en passant par Goya ou Matisse.
Dans ce nouveau travail inédit sur papier, Jan Van Imschoot ancre ses recherches autours de deux figures clés de la littérature : Albert Camus, qu’il admire pour sa vie romanesque et son engagement ; et Marcel Proust, dont la « philosophie de l’ennui » le fascine. Leurs portraits et l’évocation de leurs destins sont placés en regard d’un ensemble de dessins d’intérieurs datant des années 1970. Inspirés de photos, ces décors sont des narrations à la marge de l’Histoire, élégants pour certains, vaguement buñuelien pour d’autres. Leurs perspectives recomposées témoignent d’un délicat jeu d’équilibre entre ordre et chaos. Ces séries récentes sont mises en dialogue avec son ensemble « C’est beau c’est belge » datant de 1999, et jamais montré auparavant.
Pour Jan Van Imschoot, le dessin est un medium qui défie les habitudes « Ce que j’aime dans ce medium » explique-t-il, « c’est qu’à la différence de la peinture à l’huile, le dessin ne laisse qu’une chance. Une fois la ligne tracée, on ne peut l’effacer ou la reprendre. Il faut accepter de laisser sa place au hasard, la peinture peut mentir alors que le dessin, lui, est honnête. J’ai toujours assumé son irréversibilité. C’est un jeu de couleur que j’essaie de contrôler, une danse avec le crayon que j’explore depuis des décennies. »
Né à Gand en 1963, exposé en Belgique comme à l’international, Jan Van Imschoot vit en France depuis 2013. Le S.M.A.K. de Gand lui a consacré une première grande exposition personnelle dès 2002. Ces dernières années, il a présenté son travail au Kunstpalast de Düsseldorf (2005), au Museum Dhondt-Dhaenens à Deurle (2008), au National Art Museum of China à Beijing (2010) et à la Fondazione Volume! à Rome (2012). En 2018, il participe à l’exposition collective Sanguine/Bloedrood conçue par Luc Tuymans pour le M HKA à Anvers et pour la Fondazione Prada de Milan, et en 2019, à Feast of Fools, Bruegel Rediscovered au Château de Gaasbeek en Belgique. En 2020, le Roger Raveel Museum accueillait la 7e Biennale de la Peinture autour du thème des intérieurs et y présentait quatre grands tableaux de la série Intérieurs de l’artiste. En 2024, son travail a fait l’objet d’une rétrospective « The End is Never Near » au S.M.A.K. de Gand. Jan Van Imschoot est représenté par la Galerie Templon depuis 2015.
Né à Gand en 1963, Jan Van Imschoot vit et travaille en France depuis 2013. Jan Van Imschoot explore les possibilités de la peinture, élaborant une œuvre à forte charge critique et dramatique avec de nombreuses références artistiques, du Tintoret à Luc Tuymans, en passant par Goya ou Matisse. Jan Van Imschoot installe ses personnages, décors et narrations dans les marges de l’Histoire, à coup de perspectives recomposées, de tons forcés, de corps en mouvement et d’un coup de pinceau qu’il qualifie d’ « anarcho-baroque ». Son travail explore les motifs de la liberté, de la censure et de la violence des systèmes politiques ou idéologiques.