Claude Viallat

Les années 1980

A l’occasion de son cinquantième anniversaire et pour marquer la dixième exposition personnelle de Claude Viallat dans ses espaces, la Galerie Templon présente un ensemble historique inédit de cette figure majeure de l’art français.

Les années 1980 marquent le temps de la reconnaissance pour Claude Viallat : après les années fondatrices de Supports/Surfaces, l’artiste s’émancipe et développe une œuvre picturale originale qui sera exposée dès 1982 au Centre Pompidou et en 1988 au Pavillon français de la Biennale de Venise. Tout en restant fidèle au programme qu’il avait mis en place dès 1970 – s’affranchir des contraintes de composition et de représentation, désacraliser la toile libérée de son châssis – l’artiste développe une plus nourrie, expérimentant davantage avec la couleur et les textures.

Admirateur de la peinture vénitienne, de Matisse et de Pollock, il applique des couleurs épaissies sur des oriflammes, des rideaux, des fragments de tente ou de parasols. ‘J’ai quitté Supports/Surfaces et je suis plutôt dans la Peinture/Peinture’ affirme l’artiste, qui, après les expérimentations et la fluidité des années 1970, se dit ‘déculpabilisé’ dans son rapport au support.

‘On a salué à juste titre la continuité de l’approche de Viallat, sa fidélité aux principes établis dès le départ. Mais doit être également soulignée sa détermination à transgresser les règles qu’il s’est imposé, d’aller souvent à la limite dans les confrontations colorées, dans les associations de tissus’, insiste Alfred Pacquement dans le catalogue de l’exposition.

A partir de la forme abstraite, toujours identique, qu’il répète depuis cinquante ans, dans une démarche continue où le support est déterminant, ’chaque peinture est pourtant singulière’.

Le travail de Claude Viallat est aujourd’hui incontournable et son approche revêt une actualité toute particulière au vu du développement de la jeune scène américaine qui retravaille son héritage (pauvreté du matériau, répétition, exploitation de l’erreur, réflexion sur la surface) mais aussi de la revalorisation du vernaculaire et des pratiques artisanales dans la création contemporaine internationale.

L’artiste

Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, où il vit et travaille aujourd’hui. Il est l’un des fondateurs de « Supports/Surfaces » dans les années 1970, mouvement qui appelle à un renouvellement de l’art par la remise en question des matériaux traditionnels. Viallat commence ainsi à travailler sur des bâches industrielles, sur lesquelles il répète à l’infini une même forme abstraite, sorte d’osselet devenu sa signature. Répété au pochoir sur divers supports, ce motif ouvre une réflexion sur le sens du geste créatif et le statut « d’œuvre d’art ».

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