Whispered Tales
TEMPLON New York accueille cet automne un projet d’envergure inédite. « Whispered Tales » est notre toute première exposition de l’artiste belge Hans Op de Beeck : un ensemble immersif déployé sur les 500 mètres carrés de l’espace New Yorkais.
A 55 ans, Hans Op de Beeck est connu pour ses œuvres sculpturales monumentales, souvent monochromes, qui plongent le spectateur dans des univers silencieux et introspectifs. Son travail se distingue par une réflexion sur la temporalité, la mémoire et la condition humaine. Il utilise une esthétique minimaliste pour évoquer des scènes à la fois familières et mystérieuses, où l’apparente simplicité de la forme masque une complexité émotionnelle.
En créant des intérieurs, des figures humaines et des natures mortes fictifs comme figées dans le temps, il cherche à capter des moments suspendus, des fragments de vie, qui échappent à la narration linéaire. Cette approche renoue avec l’héritage de la sculpture classique et de l’imagerie cinématographique dans la manière dont il traite le corps humain et les espaces, mais il s’en détache certaines formes d’abstraction et la neutralité de ses représentations. Contrairement à la statuaire classique, qui glorifie l’individu ou la divinité, Op de Beeck s’attache à exprimer la fugacité de l’existence, privilégiant une forme d’anonymat mélancolique universel.
Dans cette exposition, conçue comme un cabinet de curiosité, le merveilleux s’immisce subtilement, non pas par la fantaisie, mais par la capacité des sculptures à déformer le réel et à créer une atmosphère onirique. Les œuvres sculpturales à la peau douce et d’effet velouté, alliés à son nouveau film d’animation et son travail d’aquarelle, participent à cette sensation d’un monde, d’un temps et d’un espace en suspens. Le spectateur est invité à une forme de contemplation active, découvrant tour à tour une petite fille aux ailes d’anges assise, perdue dans ses pensées, la représentation d’un quai maritime et sa grande roue sous un ciel étoilé, ou encore un cavalier énigmatique grandeur nature avec un petit singe sur l’épaule tenant un parasol au-dessus de sa tête.
En jouant sur la perception des échelles et de l’environnement, il parvient à susciter un décalage, une sensation d’étrangeté face à des scènes qui sortent de l’ordinaire. Chaque œuvre nous offre les prémices d’une autre histoire possible. Grâce à son gris, si caractéristique, et une mise en scène soignée, Op de Beeck transforme le banal en une expérience quasi-magique, où l’inattendu surgit de la simplicité.
Né en 1969, Hans Op de Beek vit et travaille à Bruxelles, en Belgique. Il réalise de grandes installations, des sculptures, des films, des dessins, des peintures, des photographies et des textes. Au cours des vingt dernières années, Op de Beeck a réalisé de nombreuses installations monumentales "sensorielles" : des espaces tactiles déserts comme un décor vide que le spectateur peut traverser ou dans lequel il peut s'asseoir, des havres sculptés pour l'introspection. Son travail est une réflexion sur notre société et sur les questions universelles de sens et de mortalité qui y résonnent. Il considère l'homme comme un être qui met en scène le monde qui l'entoure de manière tragi-comique. Op de Beeck souhaite avant tout stimuler les sens du spectateur et l'inviter à faire l'expérience de l'image. Il cherche à créer une forme de fiction visuelle qui procure un moment d'émerveillement et de silence.