Histoire

Une nouvelle galerie à Paris

Un printemps à Paris

58, rue Bonaparte — Paris

« Une nouvelle galerie : une cave au fond de la boutique d’un antiquaire plus précisément : la Cimaise Bonaparte. Il ne faut pas se laisser influencer. On voit tant d’œuvres médiocres accrochées à des clous d’or sur des tentures de moire que c’est aujourd’hui plutôt sur des murs lépreux que l’on a des chances de découvrir des perles. D’ailleurs la salle est charmante et ce qu’on y voie justifie la descente d’un scalier vertigineux.
Sept artistes, deux femmes et cinq hommes, constituent ce groupe de base que nous reverrons dans la même galerie.
Certains sont déjà un peu connus, tel le Japonais Ado et ses symboles d’une pureté intransigeante, le Vietnamien Hamisky, le Yougoslave Ivackovic, remarqué à la dernière biennale de Paris pour son graphisme noir et suggestif.
Le Japonais Saka mérite d’être mieux connu ; il est poète et ne renie pas son pays.
Les deux femme, Laksine fait une peinture vigoureuse et expressive, Jampeler est poète et coloriste.
La révélation faut pour moi Michel Tyszblat, peintre qui sait la peinture, raffiné dans sa facture, poète un peu timoré dans son inspiration mais dont on pressent les possibilités immenses. »
Georges Boudaille, Les Lettres française – 5 mai 1966

Marie Raymond

De retour parmi nous

26 mai – 25 juin, 1966

Carton d’invitation
Vernissage de l’exposition

Ado

6 octobre – 5 novembre, 1966

Si l’on veut voir en Ado un peintre moderne, l’étude des formes montre vite qu’en vérité il y a là une recherche du temps perdu, des siècles de civilisation passés. Différents domaines sont, non pas explorés, mais sollicités pour qu’ils fournissent au langage de l’artiste, nouveau et répétitif à la fois, des éléments constitutifs. […]
Cette peinture manifeste un commencement et une fin absolue laissant l’espace à une méditation du monde du « donné », de la Création. Peinture, ce me semble, qui exprime non seulement sa propre joie et sa propre gaîté décorative, elle exprime aussi sa propre tragédie, qui est celle de la peinture « moderne », mais peinture qui rejoint la pensée de certaines philosophes « pessimistes » de notre époque qui pensent que si vous êtes pris dans un cercle, vous ne saurez en sortir.
Pr. Nicolas Klecker, Extrait de Letzburgerland, Luxembourg, 24 juin 1966