Jules Olitski

Œuvres récentes

Œuvres récentes

C’est un effet de texture que cherche à suggérer Olitski, un effet qu’il obtint dès le milieu des années 60 grâce à une nouvelle technique qui décida pour lui d’une nouvelle forme de peinture. La technique du « spray » (vaporisation de la couleur à l’aide d’un compresseur) permit en effet au peintre d’exprimer la couleur en tant que telle – rien que la couleur – mais en évitant l’ennui inhérent à ce genre de démarche. Car pulvérisée, c’est-à-dire brisée et exposée au regard sous l’aspect de minuscules gouttelettes, la couleur cessait d’être une surface monotone bien qu’elle demeurât une surface monochrome ; elle cessait de déployer un paysage uniforme bien qu’elle continuât de désigner un champ de couleur homogènement accentué où l’image, occupant tout l’espace pictural, se confondait avec lui. Aujourd’hui, Olitski a quelque peu compliqué et affiné encore sa technique (il utilise aussi, en plus, la brosse et le rouleau) mais son propos est toujours le même : pas de dessin, pas de segmentation de la surface, rien que l’« étalage » de la couleur à l’origine de son émotion de peintre. Ainsi l’abstraction devient-elle chez lui une valeur positive. Etre peintre abstrait, ce n’est plus ici refuser la figure ; c’est accueillir la peinture dans ce qu’elle a de plus informe, de primitif, de plus insaisissable. Il y a, on s’en doute, du mysticisme dans cette démarche.

Catherine Francblin, Le Quotidien de Paris, 14 novembre 1984
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L’artiste

Né en 1922 en Russie soviétique, Jules Olitski émigre aux États-Unis très jeune. L’artiste est une des figures majeures du Color Field Painting. Après avoir mis au point le processus de pulvérisation du pigment sur la toile à l’aide d’un pistolet, il développe dans les années 1970 de nouvelles techniques, la couleur est étalée au chiffon, au racloir, appliquée au rouleau, structurant la surface et jouant avec la profondeur. L’artiste est décédé en 2007.

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