Philippe Cognée

Éclats

Après l’exposition rétrospective du musée Paul Valéry de Sète (2025) et les expositions remarquées des musées Bourdelle et de l’Orangerie (2023), où il explorait tour à tour la grâce domestique des fleurs et la sauvagerie des forêts, le peintre Philippe Cognée revient à un thème central de son œuvre : l’architecture comme métaphore de la condition humaine.

L’architecture, comme la vie, est précaire : elle s’élève, se fissure, s’effondre, retourne à la terre dont elle est issue. Depuis toujours, chaque peinture de Cognée est une nature morte, une méditation sur la fragilité du monde. À la Galerie Templon de Bruxelles, l’artiste présente trois ensembles inédits qui déclinent cette réflexion sur la beauté périssable des choses.

Le premier corpus, composé de 32 dessins au fusain et à l’acrylique sur papier Arches, fait surgir des architectures incertaines, issues d’une collecte visuelle mais détachées de toute référence directe. Réduites à leurs structures essentielles, elles deviennent carcasses, grilles, canevas – variations graphiques où l’âpreté du fusain se heurte à la fluidité de l’acrylique. Les surfaces, griffées et lacérées, engendrent des paysages tragiques, d’une tension dramatique qui s’oppose à tout lyrisme impressionniste.

Dans la série « Traverser la ville », exécutée à l’huile sur bois, Cognée attaque littéralement la matière. À coups d’outils contondants, il fait surgir des images hiéroglyphiques, presque abstraites, où l’architecture se réduit à l’état de silhouette, de fantôme, de suaire.

Enfin, un ensemble de toiles à l’encaustique prolonge la fascination de l’artiste pour les flous vibrants et les scintillements pigmentaires. Ces œuvres, à la fois lumineuses et mélancoliques, célèbrent la splendeur fragile du réel et élèvent l’architecture au rang de memento mori, rappel de la fuite du temps et de l’impermanence des corps.

Traverser la ville 3

Details

The artist

Philippe Cognée was born in 1957 in Nantes, France, where he lives and works. His paintings use wax that is heated and crushed, producing a blurred effect and raising questions such as the thinning away of the image and the human condition in the light of humans’ relationship to their urban environment. The artist draws inspiration from photos and videos of elements such as motorways, buildings and aerial shots. His work questions the role of art in a society where new digital technologies have ushered in the era of the image, both omnipresent and diminished.

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